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Aventures Lao, là-haut!
3 octobre 2007

Précisions sur nos projets animaliers

Beaucoup de choses se sont passées depuis ma dernière parution sur ce blog…

Tout d’abord, d’un point de vue « faune sauvage »…

Nous avons commencé à construire une cage près de notre campement en forêt, pour loger les animaux saisis aux braconniers par nos gardes forestiers. Ces animaux seront soignés et réhabilités en forêt dès que possible. Actuellement, nous hébergeons un macaque et un ours. Le macaque à très peu de chances de retrouver la liberté un jour, pour des raisons comportementales et sanitaires (il risque de contaminer les familles de gibbons parce qu’il est en contact de l’homme depuis toujours). Par contre, notre ours est plus chanceux. Un programme de réhabilitation est en cours. Deux spécialistes sont arrivées, elles vont suivre le comportement de l’ourson en forêt, effectuer un inventaire floristique de la zone de relâcher pour évaluer si les exigences alimentaires de l’ours sont satisfaites, et poser des camera-traps pour déterminer la faune présente dans cette zone. Il faut éviter de relâcher cet ourson de 9 mois dans le territoire d’un mâle adulte. Ce processus de réhabilitation risque de prendre du temps, l’ourson doit retrouver un comportement autonome, se nourrir en fourrageant toute la journée, être capable de construire son nid entre les premières branches des arbres, se protéger des prédateurs… Les deux spécialistes vont le monitorer avec un collier émetteur, pour une période de plus de 6 mois.

L’issue de ce projet va déterminer la possibilité de réintroduire d’autres ours dans la région. Nous travaillons en coopération avec un centre de soins pour ours, situé à Luang Prabang.

Du côté des gibbons, les choses se mettent en place. Un lao va travailler pour nous dans les provinces du nord (Bokeo et Luang Namtha), là où vivent les gibbons noirs à crêtes. Il va mener une étude pendant 2 mois, dont l’objectif est de recenser la population captive de gibbons de cette espèce. Suivant les résultats, nous saurons si l’effectif de gibbons captifs est élevé, si le commerce est fréquent, et nous aurons certainement des informations sur le trafic en direction de la Chine (nous sommes tout près). S’il y a de nombreux gibbons en captivité, et que nous arrivons à convaincre les propriétaires de nous les confier, ou à les saisir, nous monterons un centre de réhabilitation. Les jeunes individus sains auront une chance de recouvrer la liberté. Il n’est pas question de relâcher ces gibbons captifs dans la forêt de Bokéo, là où je travaille pour le moment, parce que la densité de gibbons est déjà élevée (8 individus au km² d’après une étude de T. Geissmann). Il est donc question de travailler avec le  parc national de la province voisine, où la population actuelle de gibbons est de 3 individus, d’après un inventaire mené par le WCS. Les deux parcs sont séparés par une route et une large rivière, ce qui nous permettrait de ne pas interférer avec la population préservée de Bokéo.

Voilà quelques précisions professionnelles, à tout de suite pour les aventures Chamanistes et autres !

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