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Aventures Lao, là-haut!
2 février 2008

Me revoilà!

Pas beaucoup de nouvelles sur ce blog ! Je me rattrape aujourd’hui…

Je rappelle le but de mon travail ici, développer l’aspect scientifique du projet de conservation établi dans la forêt autour des gibbons, apporter des soins à la faune braconnée récupérée par nos gardes forestiers et étudier la faisabilité de créer un vrai centre de soins et de réhabilitation pour ces animaux. 

Jef, le coordinateur du projet m’avait fait venir ici suite au décès de plusieurs animaux saisis aux braconniers. A mon arrivée, un ours saisi venait de disparaître en forêt et un macaque tué par les chiens du village, il ne restait donc plus  qu’un ourson et un macaque en captivité. L’ours est en vie, son évolution est très positive puisqu’il est en voie d’être indépendant dans la forêt. Il est suivi par des naturalistes tous les jours. Le macaque a eu moins de chance. Il est devenu très agressif et a été tué par les villageois lors de mon retour en France. No comment.

Le premier objectif de Jef était de me faire travailler sur la création d’un centre de réhabilitation du gibbon noir à crête. Malheureusement, il n’y avait plus de gibbons lors de mon arrivée sur place. Les gardes n’ont pas saisi de gibbons depuis plus d’un an… Tant mieux, tant pis, tout dépend des points de vue !

La création de centres de reproduction et de réhabilitation a un intérêt pour préserver les espèces en voie d’extinction. Bien sûr, cette idée est controversée. D’après les gens convaincus, les intérêts de ce genre de centre sont multiples. A court terme, le bien-être animal. On offre des enclos plus larges que les petites cages couramment observées chez les gens, une alimentation équilibrée et le potentiel de création de liens entre congénères. A long terme, on peut réhabiliter certains adultes et les jeunes nés en captivités, cela apporte peu en matière d’effectif total de gibbons, mais peut-être intéressant de « relâcher de nouveaux gènes ». Enfin, ce type de centre permet d’expliquer concrètement aux Laos et aux visiteurs étrangers  pourquoi et comment on veut participer à la conservation.

Voilà en bref quelques arguments. Revenons à notre projet. L’idée était de récupérer des gibbons (et autres espèces le cas échéant) du trafic de faune sauvage, et de saisir les gibbons  illégalement captifs chez les habitants. J’ai donc missionné un Lao pour repérer en toute discrétion les animaux captifs, et obtenir des informations sur le commerce illégal de faune sauvage, dans le nord du Laos.

Après un mois d’étude (janvier 2008) et 2 000 km parcourus, pas de gibbons ni d’ours repérés, seulement des macaques et un loris. Par contre, beaucoup d’histoires sur les gibbons en liberté, parfois sur les gaurs et les ours, ainsi que sur le commerce illégal de faune sauvage. Des informations surprenantes, que je détaillerai dans le prochain message (j’ai déjà certainement perdu la moitié des lecteurs en route !).

Bilan : pas de gibbons noirs à crêtes domestiqués au Laos et plus de gibbons saisis en forêt : la création d’un centre de réhabilitation s’avère donc impossible...

(Certains diront « ouf », pas de dépenses inutiles en tuberculine, en fruits, en soigneurs etc… !).

Sur cette info importante, je vous souhaite une belle journée !

Mélanie

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