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Aventures Lao, là-haut!

9 mars 2008

Gibbons et ours a Bokeo

Bonjour! La derniere semaine passee en foret a ete geniale! Nous avons suivi le chant des gibbons et sommes tombe nez a nez avec une jolie famille... Magique! Les parents et trois jeunes a 15 metres de nous, se nourrisant puis partant les uns a la suite des autres en se balancant gracieusement sous les branches... Le dernier jour en foret a ete special... Toute une equipe reunie pour tenter de deshabituer l ours de l espece humaine. Le but etait de lui faire tres peur en faisant beaucoup de bruit, pour qu il associe homme a danger. Mission reussie! Il a grimpe tout de suite en haut de l arbre, et il est reste pendant un bon bout de temps! Je vous envois des photos tres bientot! Bonne journee

Melanie

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9 février 2008

Perspectives

Pour ceux qui se demandent ce que je fais ici, puisque mon activité vétérinaire se voit réduite, voilà quelques projets. Je suis l’évolution de l’ours, et vais peut-être participer au relevé de marques de présence d’ours dans la forêt, cad empreintes, féces, marques de griffes sur les troncs (voir photo).

marques_griffes

Avec l’équipe de « free the bears », nous voulons organiser un we de sensibilisation à l’environnement à Bokeo, puis à Luang Prabang. Le but est d’expliquer ce que nous faisons et pourquoi nous travaillons pour protéger la faune, dans une ambiance ludique et festive. Ceci est prévu pour début avril.

A court terme,  je vais assister au festival de l’éléphant, dans une petite semaine, organisé par une super association de défense de l’éléphant (he he), appelée « Eléfantasia ».  Si vous voulez jeter un coup d’œil sur leurs activités, www.elefantasia.org.

Voilà, ensuite, on verra, je chercherai un autre travail. Certainement en France pour un temps, à partir de mi-mai.

A très bientôt,

Mélanie

9 février 2008

Consultation de dermato pour l'ours

Sabaïdii!

Après la nouvelle concernant l’impossibilité de créer un centre de soins, je vais quand même vous raconter quelques éléments positifs.

Notre ours est quotidiennement suivi par l’équipe de « free the bears », et ça se passe très bien. J’ai passé quelques jours en forêt pour suivre le protocole et apporter des soins à cet ours. Motif de la consultation : problèmes de peau.

Après 3 heures de route et 2 heures de marche pour accéder au site de sa réhabilitation, je peux commencer la consultation. Diagnostic : gale et surinfection, il traînait apparemment ces problèmes depuis plusieurs semaines. Cet ours n’est pas très docile, la consultation a été possible grâce au miel qui a permit de faire diversion. Une petite semaine plus tard, les choses ont l’air de s’améliorer, moins de prurit et diminution de l’inflammation.

injection          examen_clinique

Concernant le suivi, l’ours est équipé d’un collier émetteur, émettant des ondes radios que l’on peut détecter avec l’instrument que je tiens sur cette photo (un goniomètre ?).

localisation_ours

L’ours dort dans un petit enclos (pour qu’il ne se fasse pas attaquer par des prédateurs, cad ours adultes, félins), il est relâché chaque jour, suivi de 8h à 17h par l’un ou l’autre des naturalistes. Ils notent les faits et gestes de l’ours : ce qu’il mange, où il va, combien de temps il dort, à combien de mètres il grimpe, bref, le plus d’informations possibles.

L’ours a toujours été libre autour du camp, il a donc eu l’habitude depuis tout jeune de chercher sa nourriture. Il évolue assez vite, arrive à grimper et dormir dans les arbres, trouve sa nourriture, ce qui est très positif. Le principal problème actuel est qu’il n’a aucune peur des humains. Ce qui l’expose à être facilement attrapé par des braconniers, et c’est réciproquement risqué pour les hommes de croiser un ours familier, qui veut vous sauter dans les bras ! Même s’il est relâché dans une zone lointaine du village et du circuit touristique, on va organiser une cession pour faire peur à l’ours. Le but est de l’effrayer en faisant beaucoup de bruit, en tirant des coups de fusils dans le sol, faisant exploser des ballons gonflés etc.

Je vous raconterai tout ça le moment venu !

A très bientôt

Mélanie

2 février 2008

Me revoilà!

Pas beaucoup de nouvelles sur ce blog ! Je me rattrape aujourd’hui…

Je rappelle le but de mon travail ici, développer l’aspect scientifique du projet de conservation établi dans la forêt autour des gibbons, apporter des soins à la faune braconnée récupérée par nos gardes forestiers et étudier la faisabilité de créer un vrai centre de soins et de réhabilitation pour ces animaux. 

Jef, le coordinateur du projet m’avait fait venir ici suite au décès de plusieurs animaux saisis aux braconniers. A mon arrivée, un ours saisi venait de disparaître en forêt et un macaque tué par les chiens du village, il ne restait donc plus  qu’un ourson et un macaque en captivité. L’ours est en vie, son évolution est très positive puisqu’il est en voie d’être indépendant dans la forêt. Il est suivi par des naturalistes tous les jours. Le macaque a eu moins de chance. Il est devenu très agressif et a été tué par les villageois lors de mon retour en France. No comment.

Le premier objectif de Jef était de me faire travailler sur la création d’un centre de réhabilitation du gibbon noir à crête. Malheureusement, il n’y avait plus de gibbons lors de mon arrivée sur place. Les gardes n’ont pas saisi de gibbons depuis plus d’un an… Tant mieux, tant pis, tout dépend des points de vue !

La création de centres de reproduction et de réhabilitation a un intérêt pour préserver les espèces en voie d’extinction. Bien sûr, cette idée est controversée. D’après les gens convaincus, les intérêts de ce genre de centre sont multiples. A court terme, le bien-être animal. On offre des enclos plus larges que les petites cages couramment observées chez les gens, une alimentation équilibrée et le potentiel de création de liens entre congénères. A long terme, on peut réhabiliter certains adultes et les jeunes nés en captivités, cela apporte peu en matière d’effectif total de gibbons, mais peut-être intéressant de « relâcher de nouveaux gènes ». Enfin, ce type de centre permet d’expliquer concrètement aux Laos et aux visiteurs étrangers  pourquoi et comment on veut participer à la conservation.

Voilà en bref quelques arguments. Revenons à notre projet. L’idée était de récupérer des gibbons (et autres espèces le cas échéant) du trafic de faune sauvage, et de saisir les gibbons  illégalement captifs chez les habitants. J’ai donc missionné un Lao pour repérer en toute discrétion les animaux captifs, et obtenir des informations sur le commerce illégal de faune sauvage, dans le nord du Laos.

Après un mois d’étude (janvier 2008) et 2 000 km parcourus, pas de gibbons ni d’ours repérés, seulement des macaques et un loris. Par contre, beaucoup d’histoires sur les gibbons en liberté, parfois sur les gaurs et les ours, ainsi que sur le commerce illégal de faune sauvage. Des informations surprenantes, que je détaillerai dans le prochain message (j’ai déjà certainement perdu la moitié des lecteurs en route !).

Bilan : pas de gibbons noirs à crêtes domestiqués au Laos et plus de gibbons saisis en forêt : la création d’un centre de réhabilitation s’avère donc impossible...

(Certains diront « ouf », pas de dépenses inutiles en tuberculine, en fruits, en soigneurs etc… !).

Sur cette info importante, je vous souhaite une belle journée !

Mélanie

8 octobre 2007

Retour en France

Je suis sur le point de rentrer en France, pour quelques semaines. Je suis dans le regret de vous annoncer que je ne posterai pas de photos pendant ce temps... J'espère bien voir le maximum de personnes avant de repartir! Je n'ai plus de téléphone portable, vous pouvez toujours me joindre par email...

A très bientôt

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5 octobre 2007

Organisation

Aujourd'hui, grande organisation d'un point de vue ours et gibbons pour les mois à venir...

Le relâcher de l'ours se prépare, mais malheuresement le boss des deux filles en charge de s'occuper de tout ça s'est cassé la jambe en Thaïlande avant d'arriver. Du coup, pas de matériel pour commencer, le début va donc consister à trouver un lieu intelligent pour opérer. L'ourson va être acheminé dans une zone protégée par nos gardes forestiers, mais pas trop près des sentiers de trek. L'ours habitué à l'homme peut être une menace pour les visiteurs du projet... Une fois la zone trouvée, les filles vont établir une cartographie de la végétation, c'est-à-dire récolter des échantillons de plantes dans des carrés de forêts déterminés par un logiciel spécial afin d'avoir une idée représentative de la réalité. Elles vont comparer ces plantes à celles nécessaires à l'ours, et puis aviseront de la perspicacité de le lâcher dans cette zone.

Côté gibbons, Air, un "collègue" Lao, va partir un mois dans le nord, dans un premier temps. Nous avons établi la zone d'étude et le déroulement de son enquête. Il va partir dès la saison des pluies terminée, c'est-à-dire début novembre en principe.

A très bientôt pour plus de nouvelles et merci pour tous vos messages trop sympas!

3 octobre 2007

Rêve de druide

Ces derniers jours en forêt ont été riches en découvertes. J’ai passé du temps avec Laosso, le Chaman-guérisseur du village de Ban Toup, et Lame Noeung, un des gardes forestiers. Nous avons parcouru rivières et vallées pour récolter des plantes médicinales. Au bilan, une trentaine de plantes, ce qui n’est qu’une infime partie de l’ensemble des plantes que l’on peut trouver ici. Je ne suis pas sûre d’avoir tout bien saisi, d’une part parce qu’ils m’expliquaient les choses en Lao, et d’autre part parce que ces explications avaient une bonne marge de mystère… Par exemple, une écorce qui, mise en cataplasme, soigne une fracture. Ou une plante qui fait diminuer la fièvre en 30 minutes… De la sève blanche qui remplace le lait maternel… Pas mal de choses qui m’ont laissé septique, d’autres qui m’ont amusée, et le reste qui m’a beaucoup impressionnée. Très belle rencontre avec ce guérisseur, inoubliables moments en forêt. Nous prévoyons plusieurs futures virées, il veut m’apprendre les secrets des plantes et cela deviendra de plus en plus facile au fur et à mesure de mon apprentissage du Lao.

Ces moments en forêt avec Lame Noeung étaient aussi très intéressants. C’est un des gardes forestiers qui connaît le mieux la faune et la flore. Nous avons vu de nombreuses traces de muntjacs, de cerfs, des lits de sangliers, des marques de griffures d’ours, des calaos.

J’ai appris à reconnaître des fruits comestibles, récolter des vers de bambou, reconnaître certains champignons, déguster du rat de bambou au piment, des insectes grillés...

Au cours de cette grosse semaine en forêt, j’ai observé une famille de gibbons se nourrir tranquillement, à une 20aine de mètres de nous, des macaques sauter de bambous en bambous, de multiples oiseaux très colorés… J’ai passé du temps en univers Lao, et amélioré mon langage, donné des cours d’anglais sur les gibbons et leur biologie.

Me voilà de retour à Houei Sai pour une petite semaine, qui sera certainement entrecoupée d’un dernier passage en forêt pour récolter des poils d’ours pour analyse ADN, et le lancement de sa réhabilitation.

A très bientôt !

Mélanie

3 octobre 2007

Précisions sur nos projets animaliers

Beaucoup de choses se sont passées depuis ma dernière parution sur ce blog…

Tout d’abord, d’un point de vue « faune sauvage »…

Nous avons commencé à construire une cage près de notre campement en forêt, pour loger les animaux saisis aux braconniers par nos gardes forestiers. Ces animaux seront soignés et réhabilités en forêt dès que possible. Actuellement, nous hébergeons un macaque et un ours. Le macaque à très peu de chances de retrouver la liberté un jour, pour des raisons comportementales et sanitaires (il risque de contaminer les familles de gibbons parce qu’il est en contact de l’homme depuis toujours). Par contre, notre ours est plus chanceux. Un programme de réhabilitation est en cours. Deux spécialistes sont arrivées, elles vont suivre le comportement de l’ourson en forêt, effectuer un inventaire floristique de la zone de relâcher pour évaluer si les exigences alimentaires de l’ours sont satisfaites, et poser des camera-traps pour déterminer la faune présente dans cette zone. Il faut éviter de relâcher cet ourson de 9 mois dans le territoire d’un mâle adulte. Ce processus de réhabilitation risque de prendre du temps, l’ourson doit retrouver un comportement autonome, se nourrir en fourrageant toute la journée, être capable de construire son nid entre les premières branches des arbres, se protéger des prédateurs… Les deux spécialistes vont le monitorer avec un collier émetteur, pour une période de plus de 6 mois.

L’issue de ce projet va déterminer la possibilité de réintroduire d’autres ours dans la région. Nous travaillons en coopération avec un centre de soins pour ours, situé à Luang Prabang.

Du côté des gibbons, les choses se mettent en place. Un lao va travailler pour nous dans les provinces du nord (Bokeo et Luang Namtha), là où vivent les gibbons noirs à crêtes. Il va mener une étude pendant 2 mois, dont l’objectif est de recenser la population captive de gibbons de cette espèce. Suivant les résultats, nous saurons si l’effectif de gibbons captifs est élevé, si le commerce est fréquent, et nous aurons certainement des informations sur le trafic en direction de la Chine (nous sommes tout près). S’il y a de nombreux gibbons en captivité, et que nous arrivons à convaincre les propriétaires de nous les confier, ou à les saisir, nous monterons un centre de réhabilitation. Les jeunes individus sains auront une chance de recouvrer la liberté. Il n’est pas question de relâcher ces gibbons captifs dans la forêt de Bokéo, là où je travaille pour le moment, parce que la densité de gibbons est déjà élevée (8 individus au km² d’après une étude de T. Geissmann). Il est donc question de travailler avec le  parc national de la province voisine, où la population actuelle de gibbons est de 3 individus, d’après un inventaire mené par le WCS. Les deux parcs sont séparés par une route et une large rivière, ce qui nous permettrait de ne pas interférer avec la population préservée de Bokéo.

Voilà quelques précisions professionnelles, à tout de suite pour les aventures Chamanistes et autres !

20 septembre 2007

Début du chantier

Demain, départ pour la forêt. La voiture traverse la rivière en ce moment, on sera certainement exempté de nos 5 heures de marche dans la boue! En forêt, nous allons décider de l'emplacement du petit centre de soins dédié à la faune sauvage saisie aux braconniers. La plupart des saisies des gardes forestiers concernent des armes et du matériel de coupe de bois, mais il leur arrive de saisir des animaux vivants. Le mois dernier, ils ont saisi 15 tortues platisternum.

Nous allons construire notre première cage, qui permettra dans un premier temps de loger notre macaque et notre ours. L'ours va être relâché très bientôt, nous attendons la venue de deux scientifiques qui mettront en place et monitoreront sa réhabilitation. Elles apportent aussi des "camera-traps" ou pièges photographiques qui seront placés en forêt près des rivières ou à côté de sources de nourriture. L'objectif est de connaître mieux les grands mammifères de la réserve.

A très bientôt, avec plein de photos de la forêt à vous faire partager...

15 septembre 2007

Il fait bon vivre à Houei Sai

Bonjour!

Je passe quelques jours dans ma petite ville au bord du Mékong, où les choses se passent tranquillement. Entre travail la journée et fêtes le soir. J'ai du travail sur différents projets, en plus de garder à l'esprit l'évolution de notre centre de soin. Je m'occupe d'une exposition sur notre rôle dans la protection de la forêt de Bokéo et des gibbons noirs à crêtes, volet scientifique et photographique, et je dois écrire un petit guide de la forêt pour les visiteurs. J'essaie en plus de faire une base de donnée sur la faune et la flore de la forêt. Nous avons des tas de photos depuis 3 ans, et je voudrais réunir les connaissances des villageois, de l'équipe et des gardes forestiers. Je pars dans quelques jours en forêt, passer du temps au village de Ban Toup (avec lequel le projet "gibbon experience" fonctionne). Le chaman du village, Laosso, m'a proposé de m'instruire sur les plantes médicinales. Il est très heureux de pouvoir partager ça avec une autre personne intéressée par la médecine. Je vais donc m'immerger plusieurs jours dans un univers exclusivement Lao, récolter des informations sur la faune et la flore, et apprendre quelques secrets de la médecine traditionnelle Hmong!

A très bientôt...

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Aventures Lao, là-haut!
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